Catégorie : ACTION PUBLIQUE

  • Quelle place pour le numérique dans les collèges ?

    Quelle place pour le numérique dans les collèges ?

    L’Assemblée des Départements de France et Klee Group, spécialiste du numérique, engagé dans la transformation digitale de l’État, ont rédigé un livre blanc « les politiques départementales sur le numérique éducatif », à destination des départements.

    Depuis près de 20 ans, les départements ont pris les devants en soutenant des expérimentations dans des collèges pionniers. Quels sont les projets numériques déjà mis en place ? Quels sont les freins et les leviers de leur déploiement ? Quels sont les retours d’expérience ? Comment mieux préparer l’avenir ?

    Ce livre blanc fait un état des lieux circonstancié et fournit des clés pour tenter de répondre à ces questions. La démarche de travail collaboratif réalisée avec huit départements, complétée par un éclairage sur les pratiques internationales, cible trois grands axes : Prospective – Stratégie et financement- Élaboration de plans d’actions opérationnels.

    Face à la diversité des situations des Départements, le déploiement du numérique dans l’éducation semble résider dans un subtil équilibre, propre à chaque territoire ou communauté éducative, entre l’État, garant de la qualité pédagogique, et le territoire, travaillant en étroite collaboration avec les établissements et les équipes enseignantes.

    Le fruit de ce travail a permis de mettre en évidence 4 axes essentiels pour lesquels des pistes d’actions ont été imaginées :

    => La gouvernance : Afin de donner une cohérence aux actions de l’Etat, des Rectorats et des Départements, il est nécessaire de mettre en place une gouvernance facilitant la coopération entre les acteurs.

    Exemple 1 : La mise en place d’une gouvernance partagée (Départements, Education Nationale et Collèges) en Meurthe-et-Moselle qui s’inscrit sur le long terme et qui fait ses preuves.
    Exemple 2 : La création d’un syndicat mixte « Fibre Numérique » par les départements du Nord et du Pas-de-Calais qui permet le déploiement de la fibre optique sur les zones non couvertes par les opérateurs privés.

    => L’infrastructure : Afin d’assurer la disponibilité des équipements et le développement des usages, l’infrastructure doit être envisagée et gérée dans sa globalité (réseau, matériel – software/hardware et maintenance de l’ensemble).Exemple : Le lancement du plan THD (Très Haut Débit) en Saône-et-Loire qui vise à équiper les collèges de la fibre optique, et la mise en place d’un centre de services informatiques externalisés en Seine-Saint-Denis qui ambitionne un équipement mobile pour les collégiens.

    => Le budget : Afin de maîtriser et d’optimiser l’allocation du budget alloué au numérique éducatif, il est nécessaire de penser les investissements à long terme, de planifier un budget récurrent et d’envisager la mutualisation inter- départementale (centrales d’achat, réseau/ressources communes…).

    Exemple : Le calcul optimisé du nombre de chariots « classe mobile » dotés de tablettes en Meurthe-et-Moselle qui répond strictement au besoin des établissements (nombre d’élèves, nombre d’espaces wifi couverts) et la centrale d’achats « Manche Numérique » qui permet aux établissements de la Manche de s’approvisionner.

    => L’expérimentation et l’évaluation : Afin d’orienter la politique départementale, il est nécessaire de pouvoir expérimenter et évaluer, sur des périmètres restreints, les usages/projets (« classe mobile » ? BYOD – Bring Your Own Device (« apportez vos appareils personnels »)? – réseau filaire ou wifi ?…). Cela est rendu possible avec une implication forte et une formation des enseignants.

    Exemple 1 : Le travail sur les nouvelles offres pédagogiques mises en place par le Territoire de Belfort et le Rectorat pour déployer des solutions d’enseignement en ligne.

    Exemple 2 : La mise en place d’une Convention avec l’Etat par la Saône-et-Loire qui permet de mettre à disposition 3 spécialistes à temps plein pour accompagner les équipes enseignantes.

    Faire connaître les impacts de la transformation digitale dans l’éducation numérique est essentiel pour l’émulation de chacun. Ce Livre Blanc permet aux Départements de prendre connaissance et de partager des constats, des expérimentations, des bonnes pratiques et des conclusions.

    Il devrait être le point de départ de la mise en place de nouveaux fonctionnements entre l’Etat et les Départements pour le numérique éducatif.

    La place du numérique dans les collèges est résolument majeure pour nos élèves et futurs citoyens.

    Plus d’infos :

    Vidéo réalisée par Claude Tran.

  • L’ENT premier degré déployé par Manche Numérique et ses partenaires

    L’ENT premier degré déployé par Manche Numérique et ses partenaires

    Manche Numérique, syndicat mixte du département de la Manche, accompagné du Réseau Canopé via l’atelier Canopé de la Manche et de la DSDEN de la Manche, ont lancé une expérimentation ENT premier degré qui s’est généralisé à l’été 2017 sur l’ensemble du territoire pour la mise en place d’un ENT premier degré dans toutes les écoles de la Manche.

    « Nous sommes sur un projet de 430 écoles publiques concernées par ce projet« , précise Agathe Busch, chargée de mission à Manche Numérique.

    Aujourd’hui, après deux mois d’ouverture du service, 10% des écoles utilisent l’ENT premier degré soit 15% des élèves.

    Rôle de chacun et organisation partenariale à 3, entre l’éducation nationale (DSDEN) qui apporte le volet pédagogique, la collectivité (Manche numérique) et le Réseau Canopé (atelier Canopé de la Manche) qui s’implique dans l’installation des ressources sur l’ENT ; objectifs et descriptif du projet dans la vidéo ci-contre, décrits par Agathe Busch et Christophe Gonet de Canopé, interviewés sur le salon Educatec-Educatice.

  • L’ENT d’ITOP éducation retenu par Yvelines Numériques pour toutes les écoles des Yvelines

    L’ENT d’ITOP éducation retenu par Yvelines Numériques pour toutes les écoles des Yvelines

    Depuis la rentrée scolaire 2017, Yvelines Numériques propose aux communes de bénéficier à travers sa centrale d’achats d’un catalogue de services dédié au numérique éducatif. Il comprend l’Espace Numérique de Travail (ENT) « NetÉcole V4 », édité par ITOP éducation.

    L’ENT « NetÉcole V4 » va donc être proposé à toutes les communes du département des Yvelines.

    L’objectif du projet est de mettre à disposition des élèves, des parents, des enseignants et des collectivités concernées un ENT permettant de :

    1/ Favoriser les apprentissages grâce à l’utilisation d’outils pédagogiques numériques performants

    2/ Donner un cadre de confiance pour sécuriser les échanges et les communications

    3/ Fournir un service intégré aux différents utilisateurs, non seulement à des fins pédagogiques, mais également pour être un centre de services citoyens communautaires

    4/ Rationaliser l’usage du numérique dans les écoles et dans le cadre de la réussite éducative des enfants

    Le projet concerne les écoles primaires du territoire yvelinois, pour les communes qui souhaitent s’équiper à terme d’un ENT, soit jusqu’à :

    972 écoles réparties sur 239 communes du département

    57 398 élèves de maternelle, 91 030 élèves d’élémentaire et 8 165 enseignants sur l’ensemble des 31 circonscriptions des Yvelines.

    Yvelines Numériques a choisi ITOP éducation pour son expertise de déploiement rapide à grande échelle, ainsi que pour les spécificités de son ENT pour le premier degré. La solution « NetEcole V4 » permet également de faciliter la liaison école-collège dans le cadre du nouveau cycle 3 (CM1, CM2, 6ème).

    Plus d’infos :
    À propos du Syndicat Mixte Ouvert « Yvelines Numériques »
    Créé en 2016, Yvelines Numériques est l’établissement public d’aménagement numérique du territoire qui réunit le Conseil départemental des Yvelines et les intercommunalités yvelinoises, pour porter les projets digitaux en synergie. Il a pour mission centrale de développer et de piloter de nouveaux services numériques innovants et mutualisés.

    A propos d’ITOP éducation
    Reconnu surdoué de la croissance 2017 par les Échos, ITOP éducation est le leader français des solutions logicielles globales pour l’e-education. 4,5 millions de Français possèdent un compte utilisateurs ITOP éducation et utilisent nos solutions pour suivre la scolarité de leurs enfants, évaluer les élèves, gérer les absences et les emplois du temps, partager des documents et réaliser des projets pédagogiques numériques.

    ITOP éducation travaille en collaboration avec les écoles depuis 2003 afin de développer les meilleurs outils pédagogiques en ligne pour les enseignants et les élèves, en investissant chaque année 25 % de son chiffre d’affaires en R & D.

     

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  • 115 lycées de la région Occitanie ont reçu le label « Lycée numérique »

    115 lycées de la région Occitanie ont reçu le label « Lycée numérique »

    Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, Armande Le Pellec Muller, recteur de la région académique Occitanie, recteur de l’académie de Montpellier, chancelier des universités, Xavier Le Gall, secrétaire général de l’académie de Toulouse représentant Hélène Bernard, rectrice de l’académie de Toulouse, chancelière des universités et Pascal Augier, directeur régional de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt ont présidé la cérémonie de remise du label « Lycée numérique » le mardi 14 novembre 2017.

    Les académies de Montpellier et Toulouse ont fait du développement du numérique éducatif une de leurs priorités. Le numérique est en effet un levier important :

    • pour réduire les inégalités entre élèves,
    • pour faciliter et conforter les apprentissages
    • pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle des élèves
    • et offrir les outils de la transformation pédagogique.

    La démarche de labellisation numérique des lycées a été mise en œuvre dans l’académie de Montpellier et a permis de soutenir le développement des usages du numérique dans les lycées.

    Dans le cadre de la région académique, les académies de Montpellier et de Toulouse, en partenariat avec la Région Occitanie, ont souhaité élargir cette démarche de labellisation des lycées à l’ensemble du territoire des deux académies.

    Le « L@bel numérique Lycée » peut désormais être sollicité par tous les lycées publics d’enseignement général et technologique, les lycées professionnels et les lycées d’enseignement agricole des deux académies.

    Les 4 familles de critères pour la délivrance du label 2017 dans la région Occitanie sont :

    • le pilotage de l’établissement
    • les infrastructures et les équipements
    • le numérique en tant que levier des usages pédagogiques
    • l’accompagnement et la formation des enseignants

    Les critères de labellisation permettent de positionner le lycée selon trois niveaux de labellisation (1,2 et 3).

    Ces dossiers de candidature sont examinés et discutés chaque année par une commission mixte composée de chefs d’établissement, de représentants du conseil régional et des autorités académiques.

    • 115 lycées labellisés pour l’année 2017-2018, dont 88 de niveau 1, 20 de niveau 2 et 7 de niveau 3.
    • 64 de ces lycées sont situés dans l’académie de Montpellier et 51 dans l’académie de Toulouse (enseignement agricole compris).

    Les académies de Montpellier et de Toulouse, la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt et la Région se sont données pour objectif d’augmenter dans les années à venir le nombre des lycées labellisés.

    Dans l’académie de Montpellier, les établissements labellisés sont en augmentation. Ils étaient 53% en 2015 ; ils sont plus de 75% en 2017. L’académie de Toulouse, pour sa part, compte dès cette première année 51 lycées labellisés sur 117, soit 44%.

    Des dotations selon les labels

    Cette politique de qualité pour les établissements scolaires est associée à une nouvelle dynamique de dotation d’ordinateurs pour les élèves de seconde des lycées labellisés. La Région Occitanie s’est engagée à un effort supplémentaire en équipant tous les élèves de seconde des lycées labellisés des deux anciennes régions d’un ordinateur portable pour accompagner les usages pédagogiques du numérique. En contrepartie, ces lycées labellisés s’engagent à une utilisation de ces ordinateurs en classe (critère de labellisation).

    Pour les lycées qui ne sont pas encore labellisés, la Région Occitanie propose aux lycéens entrant en classe de seconde une aide pour l’acquisition d’un ordinateur, sous condition de ressources, via la carte jeune.

    Tous ces ordinateurs contiennent la suite logicielle Mon Cartable Numérique du Lycéen qui a été élaborée dans l’académie de Montpellier pour favoriser les usages pédagogiques. « Nous partageons cette suite logicielle avec l’académie de Toulouse, pour le rayonnement du numérique dans notre région académique« .

    « L’académie de Montpellier se mobilise afin de développer l’usage du numérique éducatif dans les écoles, les collèges et les lycées. Nous disposons ainsi d’un ENT unique pour le 2nd degré qui enregistre plus de 800 000 connexions par mois, et mettons à disposition de tous des ressources gratuites pour la classe, notamment les cartables numériques du collégien et du lycéen. Et pour accompagner les équipes éducatives, nous consacrons chaque année 500 000€ à la formation des personnels. Cette mobilisation est essentielle. Car l’enjeu du numérique, c’est de préparer les jeunes à la société d’aujourd’hui, et leur permettre de réussir leur scolarité, leurs études, et leur insertion professionnelle », souligne Armande Le Pellec Muller, recteur de la région académique Occitanie, recteur de l’académie de Montpellier, chancelier des universités.

    Source : service communication AC Montpellier

  • « Embauche-moi si tu peux » : un jeu sérieux au service de l’orientation des collégiens co-créé par Grenoble Ecole de Management

    « Embauche-moi si tu peux » : un jeu sérieux au service de l’orientation des collégiens co-créé par Grenoble Ecole de Management

    Afin d’aider les collégiens à prendre leur orientation en main, l’équipe Serious Game de Grenoble Ecole de Management – en collaboration avec un groupe de collégiens de Saint-Chef, le Département de l’Isère, des chefs d’entreprises, et une association étudiante spécialisée – a créé un jeu sur mesure ; « Embauche-moi si tu peux ».

    Un an après le lancement du projet, le jeu a été officiellement présenté à l’Hôtel du Département de l’Isère vendredi 13 octobre en présence du Président du Département, Jean-Pierre Barbier.

    L’aboutissement d’un projet initié il y a un an

    Novembre 2016, un projet autour de la thématique du “savoir-être en entreprise” facilité par un Serious Game est lancé par le Département de l’Isère avec le Playground de Grenoble Ecole de Management (GEM).

    Ce Serious Game leur sera directement utile dans leur recherche de “stage d’observation de troisième”, d’alternance ou d’un futur emploi. Le but du Serious Game, réalisé en coopération avec eux, est de leur faire prendre conscience, de manière ludique, des bons réflexes et comportements à avoir. Il permet l’émergence d’un certain nombre de savoir-être.

    La contribution d’une association étudiante et de chefs d’entreprises

    L’équipe s’agrandit avec l’arrivée de l’association étudiante Enjeu qui supervise les sessions de game design auprès de huit collégiens de Saint-Chef et deux de leurs professeurs. Trois chefs d’entreprises locales apportent également leur expertise afin que le Serious Game développé prodigue aux élèves une première approche de la vie en entreprise.

    Un an plus tard, le Serious Game Embauche-moi si tu peux est prêt à être diffusé et utilisé dans différents collèges du Département.

  • Coopération CARDIE-DAN dans une académie : exemple dans l’académie de Poitiers

    Coopération CARDIE-DAN dans une académie : exemple dans l’académie de Poitiers

    Lors du Campus e-éducation, C2E 2017 à Poitiers, nous avons rencontré Dominique Quéré, Délégué Académique au Numérique et Cécile Betermin, Conseillère Académique en Recherche-Développement, Innovation et Expérimentation, qui oeuvrent tous deux dans l’académie de Poitiers. Traitant de sujets très proches et souvent amenés à travailler ensemble pour un même projet, ils ont accepté de témoigner au micro de ludomag pour nous parler de la concrétisation, au quotidien, de cette collaboration.

     

  • Grand Poitiers : une communauté urbaine investie dans le numérique et l’innovation

    Grand Poitiers : une communauté urbaine investie dans le numérique et l’innovation

    La communauté urbaine du Grand Poitiers est un partenaire privilégié du Campus e-éducation, C2E, organisé par l’Université de Poitiers et le Laboratoire Techné.

    Mustapha El Belgsir, vice-président de la communauté urbaine en charge de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, était présent sur ces journées. Il rappelle, dans la vidéo ci-contre, combien ces sujets, qui font partie des compétences de la communauté urbaine, sont importants pour les 27 000 étudiants présents parmi les 150 000 habitants du Grand Poitiers.

     

  • Quels projets pour la Direction du Numérique pour l’Education en cette rentrée 2017 ?

    Quels projets pour la Direction du Numérique pour l’Education en cette rentrée 2017 ?

    Pour répondre à cette question, interview complète de Mathieu Jeandron, Directeur de la DNE, à Ludovia#14, qui est venu accompagné d’une équipe d’une cinquantaine de personnes pour une prérentrée dynamique et au contact du terrain.

    Les prochaines étapes sont notamment autour de la banque de ressources numériques orientée cycle 2, la rénovation du B2i (avec la plateforme PIX), poursuivre la recherche et l’expérimentation sur des sujets comme le BYOD, par exemple, réflexions sur le WIFI à l’école…

    A découvrir dans la vidéo ci-dessous.

    Interview menée par Michel Guillou.

     

    CLIN D’OEIL : Merci à Mathieu Jeandron pour ses encouragements et compliments à l’encontre de l’évènement Ludovia !

     

  • Retour sur le 9ème séminaire collectivités locales à Ludovia#14

    Retour sur le 9ème séminaire collectivités locales à Ludovia#14

    Cette 9e édition séminaire Collectivités locales proposé par l’ADF, l’ARF et LUDOMAG, inscrite dans la thématique de Ludovia#14, comportait deux tables rondes et un barcamp. Une journée complète pour faire le bilan des politiques d’équipement de ces dernières années, constater la complexité des systèmes, pour évoquer les méthodes et moyens de mutualisation des acquisitions des services et des ressources, et enfin évoquer, de manière prospective, les besoins pressentis concernant l’équipement, les services et les espaces pour les établissements dans les quelques années à venir.

    Un positionnement plus prospectif, une vision à long terme

    La loi sur la refondation a redéfini les nouvelles compétences des départements et des régions en matière d’acquisition et de maintenance des matériels informatiques et des logiciels, leur laissant l’entière charge de cette mission.

    C’est pourquoi, en préambule à la première table ronde, Jean-Pierre Quignaux de l’ADF, rappelle que si les premières années ont été utilisées par les différents niveaux des collectivités pour mettre en place les différents organes, les structures informatiques et les méthodes, le temps est maintenant venu de se projeter à plus longs termes.
    Afin de basculer dans cette vision plus prospective, il est cependant nécessaire de faire un état des lieux. En effet, avec la démocratisation et la massification de certains outils, l’émergence de services numériques facile d’accès, Jean-Louis Schaff du cabinet de conseils ASKA, explique qu’il s’est installé progressivement un décalage entre la consommation du numérique dans les établissements et dans la sphère privée. Associant simplicité d’utilisation, ergonomie, mobilité, fonctions sociales et collaboratives, de nouveaux usages, non encadrés, ont émergé, une évolution, surnommée « Shadow IT » que l’école n’a pas suivie, principalement pour des raisons de structure, de gestion et de sécurité.

    Ajoutant à cela, des difficultés de passage à grande échelle de certains projets pilotes menés ces dernières années, et l’incertitude et aux difficultés liées à la réforme des régions et celle possible des départements, il est nécessaire de baliser clairement les orientations possibles en fonction des usages et des technologies.

    Simplicité fiabilité et robustesse

    « Les choses devraient être faites aussi simples que possible, mais pas plus simples. » proposait Einstein lorsqu’il évoquait l’élaboration des théories physiques. Force cependant est de constater que la complexité est au cœur des systèmes d’information (SI) d’aujourd’hui. On ne peut que remarquer que les différentes collectivités ont à gérer des SI de plus en plus vastes et hétérogènes à tout point de vue : des centaines d’applications, de nombreux serveurs, des utilisateurs de plus en plus nombreux et répartis sur des espaces multiples, avec des profils particuliers et différents qu’ils soient issus de la communauté éducative ou non.

    Pour Christophe Piombo, Délégué Académique au Numérique (DAN) de l’académie de Toulouse, les solutions tiennent en trois mots : simplicité , fiabilité et robustesse.

    La simplicité, mise en œuvre afin de masquer la complexité des systèmes ayant subi une accumulation de technologies hétérogènes et l’empilement de services ou de solutions diverses. Cette simplification doit dispenser l’utilisateur d’avoir à maîtriser cette complexification des systèmes. L’enseignant, en qualité d’utilisateur et de promoteur des usages numériques, doit pouvoir travailler dans une impression subjective de simplicité par la réduction des contraintes.

    C’est d’ailleurs ce que renforce Franck Di Santolo – DSI Département de Meurthe et Moselle, dans l’énumération des caractéristiques du système informatique mis en œuvre dans les collèges du département. A savoir, faire « comme à la maison », en assurant un service simple en utilisant l’ENT pour les briques principales, des services cloud pour le surplus, des équipements personnels et communautaires hétérogènes et un « simple » portail captif comme identification.

    Cette confiance est renforcée dans le département de Meurthe et Moselle, par la mise en place d’un service d’aide technique de terrain, avec des personnes dédiées dans les différents collèges. Proposant ainsi un service local et rapide en cas de soucis.

    La robustesse enfin, car les contextes d’usages du numérique en établissement sont multiples et complexes. Et que quel que soit le contexte, une utilisation incorrecte ou un dysfonctionnement ne doit pas entamer la capacité des enseignants à utiliser, quelquefois avec une dégradation de qualité, les services, outils et équipements.

    Une mutualisation souhaitée à tous les niveaux

    Malgré certaines réticences liées à la perte de souveraineté ou de compétences inhérente à la mutualisation, Malgré le travail énorme de mise en cohérence des politiques des différentes entités à fournir, tous les acteurs semblent s’accorder sur le fait que face au morcellement des territoires et aux impératifs en matière de numérique éducatif, la mutualisation des moyens offre aux collectivités des pistes pour assurer l’équipement numérique des établissements.

    Selon Nicolas Turcat de la Caisse des dépôts et consignations, s’appuyant sur une enquête à paraître, menée auprès des communes françaises, cette mutualisation pourrait prendre plusieurs formes et recouvrir plusieurs objets.

    Au niveau des formes, les structures de mutualisation peuvent être classées en trois catégories en fonction de leur degré d’intégration. Il peut s’agir soit de structures souples de type groupement ou ententes, soit de transfert de compétences en intercommunalité soit enfin une délégation à une structure extérieure intervenant dans l’aménagement numérique.

    Concernant les objets mutualisables, ils sont soit des équipements ou des services numériques (ENT, Cloud, …), soit de l’infrastructure de connectivité interne et/ou externe soit de la maintenance ou du conseil, de l’ingénierie ou du pilotage d’ouvrage.

    La mutualisation ne s’arrête pas aux acquisitions, rappelle Jean-Louis Schaff, en ajoutant qu’il y a un intérêt à mutualiser et à partager certains retours d’expériences et connaissances issus des projets réalisés.

    Et Jean-Pierre Quignaux ADF, de rappeler pour conclure sur ce point que certains besoins numériques sont similaires a toutes politiques et donc que la mutualisation peut-être également mise en place de manière transversale, entre les politiques, dans un même espace.

    Plan numérique pour l’éducation, focus sur les « Collège lab »

    Le plan numérique pour l’éducation propose, dans le cadre de l’appel à projets (AAP) 2017, un nouveau soutien possible pour la transformation numérique des collèges. Celui-ci nommé « Collège Lab » est le fruit de réflexions initiées dans le cadre du Comité des Partenaires pour le Numérique Éducatif et, notamment des échanges avec l’ADF. Il concerne en premier lieu les Collèges, sur la notion de « territoire numérique apprenant ».

    Les projets soumis sont à l’échelle d’un établissement. Ils doivent avoir pour objectifs de proposer et tester des scénarii visant une plus grande efficience et acceptant une certaine agilité dans la mise en œuvre par exemple d’équipements individuels (en particulier selon le mode AVEC/BYOD), de services associés (comme un modèle de cloud à la demande) ou encore d’équipements et services collectifs favorisant les nouvelles formes d’apprentissage, la transformation pédagogique et l’adaptation des espaces.

    Validés au printemps, ces projets sont les précurseurs et les pionniers dans la réflexion de ce que devraient être les établissements numériques dans les prochaines années. Nous attendrons donc la 10ème édition du séminaire Collectivités locales en 2018 pour en analyser les premiers résultats.

    Synthèse par Sebastien Reinders, blogueur sur Ludovia#14.